Fétichiste des crachats

Une fête étudiante en plein air remarquablement bien organisée. Des scènes électro, des bars de taille suffisante pour ne pas avoir à attendre bêtement quand l'envie de se rassasier le gosier survient. Les ingrédients parfaits pour profiter du beau temps printanier après les examens. Dans ce genre d'endroit, on peut se déplacer aisément dans une multitude de recoins. L'immensité de l'espace dédié à la débauche encadrée par les CRS se partage en une multitude d'ambiances. Un jeune couple baise discrètement derrière les buissons, ça se galoche à morts sur les bancs, des groupes accoudés au bar tombent la cinquième pinte, et les spécialistes des scènes électro ne manquent pas une minute de l'ambiance de folie qui règne devant la scène. L'orage violent viendra punir les dépravés que nous sommes sur le coup des deux heures tel l'une des sept plaies d'Egypte. Autre point à souligner : vivier de salive garanti ! Toutes les dix minutes, une rame de tramway vient rapatrier les premiers fêtards fatigués. Des marres de salive jonchent le sol. Clope et bière dominent les senteurs buccales des étudiants. Un groupe de noirs habillés en rappeurs américains me verront récolter d'un oeil circonspect leur gigantesque production. Mon visage profitera de toute cette salive un peu plus loin à l'abri des regards du badaud. De jeunes étudiantes feront l'objet de demandes directes de ma part un peu partout sur le campus de la Doua. Une nuit et une journée entière, et des records de récolte que je ne pourrais quantifier avec exactitude. Quand le cerveau est grisé par un plaisir intense il devient très sélectif vis à vis des impératifs de la comptabilité. Mais pas moins d'une vingtaine d'échantillons de crachats différents s'ajoutent à mon palmarès fétichiste.